Le sabot de Vénus est la fleur d’orchidée la plus grande d’Europe. Aujourd’hui cantonnée dans certaines régions montagneuses, le sabot de Vénus est une espèce rare et menacée.

Le sabot de Venus est certainement une des fleurs les plus impressionnantes qu’on peut être amené à rencontrer en montagne. Sa fleur, qui peut mettre une dizaine d’année à voir le jour, est la plus grande des orchidées d’Europe. Son grand labelle jaune sert de piège à insecte pour assurer sa pollinisation. C’est une des espèces les plus rares et les plus menacées. Autrefois présente dans une grande partie de l’Est de la France, elle est aujourd’hui cantonnée dans les montagnes. La belle orchidée a trop souvent été victime de sa beauté. Malgré l’interdiction, elle est encore cueillie pour orner des bouquets ou être transplantée dans les jardins. Le sabot de Venus subit également la disparition de son milieu de prédilection, les clairières, qui sont progressivement gagnées par les friches. Pour toutes ces raisons, le sabot de Vénus bénéfice d’une protection en France et en Europe. Il est inscrit sur la liste rouge des espèces menacées en région Rhône-Alpes. Alors si vous avez la chance d’apercevoir une station, qui referme en général un très petits nombre d’individus, laissez-les en vie, ce sont les derniers représentants de leur espèce !

Le sabot de Vénus à la loupe

sabot de vénus

Nom latin : Cypripedium calceolus

Nom vernaculaire : Sabot de Vénus, soulier de Notre-Dame ou sabot de la vierge

Famille : Orchidacées

Reconnaissance : Le sabot de Venus est une orchidée vivace, haute de 20 à 50 cm, issue d’une souche rampante. La tige est munie de 3 à 5 feuilles faiblement velues, ovales, à nervures saillantes, engainantes à la base. Il y a en général 1 à 2 fleurs par tige, penchées, à long pédoncule, muni d’une bractée foliacée. Elle est caractérisée par le labelle en forme de sabot jaune vif de 3 à 4 cm de long, entouré de 4 divisions périanthères brun-pourpre, étalées en croix. Les deux latérales sont lancéolées, la supérieure plus large abritant le sabot et l’inférieure bilobée. La période de floraison s’étale de fin mai à fin juin.

Le sabot de Vénus affectionne les clairières des sols calcaires

Ecologie – répartition : Le sabot de Vénus est une espèce de lumière ou de mi-ombre, calcicole, se développant en condition sèche, mésophile, voir mésohygrophile, en clairières ou en forêt claires herbeuses de hêtres, dans les étages collinéens et montagnards. 

Cette orchidée est propre aux massifs montagneux d’Europe et d’Asie. En France, elle est surtout localisée dans l’Est, des Ardennes aux Alpes-Maritimes. Elle est très rare dans les Pyrénées et les Causses et plus fréquente dans les massifs calcaires des Préalpes (Vercors, Chartreuse, Bauges, Aravis..).

 

Le ressenti de Denis Jordan, botaniste spécialiste des plantes rares, sur le sabot de Vénus :

denis jordan botaniste

« C’est notre plus belle et plus remarquable orchidée qui a toujours suscité en moi une forte émotion en la découvrant par surprise sans s’y attendre. Un paradoxe, cette orchidée à grandes fleurs, je l’ai rencontrée, dans ma vie de botaniste, par hasard un tout petit nombre de fois, alors qu’en théorie il m’est possible de la reconnaître dès sa sortie de terre et jusqu’au début de l’hiver lorsque la plante défleurie est desséchée. »

Sources bibliographiques

  • « La flore rare ou menacée de Haute-Savoie », Denis Jordan, Naturalia Publications.
  • Telabotanica