Les fleurs jaunes du tussilage attendent la fonte des neiges pour se dresser vers le ciel depuis leur tige écaillée. Une gourmandise annonciatrice du printemps.

Le tussilage est une plante assez commune qu’on croise souvent au bord des chemins sans y prêter attention. Pourtant cette plante est singulière à plus d’un titre. On la nomme aussi « Fils avant le père », car ses fleurs poussent avant ses feuilles. A la fin de l’hiver, ses tiges écailleuses déploient un capitule doré là où la neige vient de se retirer. Une fois les fleurs fanées, au début de l’été, ses feuilles sortent du sol. Le tussilage est utilisé pour ses vertus expectorantes et adoucissantes depuis l’antiquité. Et pour ne rien gâcher, la saveur des tiges et de leurs fleurs, ainsi que du pétiole des jeunes feuilles, est très aromatique.

Les feuilles de tussilage sont consommées comme légume cuit dans les Balkans et en Pologne. Elles rentrent dans la composition du ratafia en Catalogne. En Europe, ses feuilles étaient également utilisées en tabac. Mais c’est surtout en infusion avec les fleurs séchées, que le tussilage est le plus consommé. C’est un remède courant encore aujourd’hui dans nos montagnes.

Le tussilage à la loupe

tussilage

Nom latin : Tussilago farfara
Noms vernaculaires : Tussilage, pas d’âne, fils avant le père, chasse-toux
Famille : Astéracées
Teneur et vertus : Les fleurs et les feuilles du tussilage contiennent du mucilage, de la vitamine C, des sels minéraux et du tanin. Elles sont adoucissantes, expectorantes, anti-inflammatoires et stimulantes. Leurs vertus sont mises à profit depuis l’antiquité pour soulager la toux et l’inflammation des muqueuses. Tussilage vient du latin tussis agere qui signifie « chasser la toux ».

Attention : A consommer avec modération car le tussilage renferme des alcaloïdes qui à forte dose peuvent se montrer toxiques pour le foie.

Le tussilage pousse dans les terrains argileux et humides

Récolte : Les fleurs et leurs tiges se récoltent à la fin de l’hiver, dès la fonte des neiges, entre février et mai. Pour les feuilles, ce sera de mai à octobre. Les feuilles plus âgées doivent être débarrassées de leur duvet blanchâtre.
Localisation : Le tussilage affectionne les terrains argileux et humides. On le retrouve en colonie dans les talus frais en bordure de route, de chemin ou de rivière. Mais aussi dans les terrains retournés, les fossés, les gravières. Il est commun de l’étage collinéen à subalpin.
Reconnaissance : Plante vivace de 10 à 20 cm à tige rougeâtre, cotonneuse et écailleuse, qui portent un capitule composé de fleurs jaune d’or en tube au centre et en languettes sur le pourtour. Contrairement à la norme chez les plantes, les fleurs poussent avant les feuilles. Ces dernières attendent que les fleurs grainent pour pousser. Les feuilles sont longuement pétiolées, à limbe étalée en forme de cœur. Elles sont dentées, vert gris dessus, duvet blanchâtre dessous, à consistance caoutchouteuse.

Confusions possibles : les feuilles peuvent être confondues avec celles de certains pétasites ou adénostyles. Le toucher est un bon indicateur. Les feuilles de ces plantes sont plus fines et plus fragiles au déchirement que celles du tussilage, plus épaisses, qui évoquent sur le dessus du cuir et le dessous, du velour.

Cuisiner le tussilage

cuisine plantes sauvages

«Les fleurs, leurs tiges aromatiques et les jeunes feuilles se mangent crues en salade ou cuites à la vapeur ou encore poêlées. Pour les feuilles, débarrassez-les de leur duvet blanchâtre et vous pourrez les préparer en gratin, beignets et soupes.»

Une recette : La poëlée de tussilage

poêlée de tussilage

5 poignées de fleurs avec leurs tiges
25g de beurre

2 cuillères à soupe d’huile d’olive
sel, poivre

  • Faire fondre le beurre, ajouter l’huile et cuire les fleurs à feu vif pour dorer et conserver le croquant. Assaisonner. Servir chaud.

Si la cueillette est maigre, transformer la poêlée en omelette ou servir avec du riz.

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Les sorties et ateliers

Sources bibliographiques

  • « Plantes comestibles, cueillette et recettes des 4 saisons », Guy Lalière, Christophe Anglade et Christophe Leray aux éditions Debaisieux.
  • « Encyclopédie des plantes sauvages, le régal végétal », François Couplan, aux éditions Le sang de la terre.
  • Telabotanica